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Bonjour ! Je m’appelle Léon, j’ai 72 ans et j’occupe avec mon épouse la ferme familiale située sur le plateau entre les Vosges et la Haute Saône. 

La ferme se trouve sur le plateau près des nuages, presque cachée au bout d’un chemin escarpé.

Je suis le benjamin d’une famille de cinq frères et sœurs et j’ai appris à travailler à la ferme à neuf ans en gardant les vaches. 

Les travaux ne manquaient pas, dix heures par jour, six jours et demi sur sept, soumis au rythme des saisons et aux aléas de la météo :

  • S’occuper de la traite des bêtes à la fabrication des fromages,

  • Nourrir cochons, poules, canards et autres lapins,

  • Aller au champ de « patates » et s’occuper du jardin,

  • En été vient le temps de remplir les greniers ; les moissons n’attendent pas.

 

Arrivent les années 70 et son modernisme. La turbine électrique qui suffisait à peine pour s’éclairer quelques heures par jour est abandonnée au profit du réseau électrique public. Le téléphone et l’électro-ménager investissent nos intérieurs.

Côté champs, les machines ont certes rendues les tâches plus faciles. Les rendements augmentent mais les prix baissent. 

Il faut produire plus, acheter plus de terre, investir dans des équipements de plus en plus chers.

Nos petites exploitations n’y survivront pas, la nôtre y compris faute de repreneurs.

Faute d’entretien les paysages se referment et la forêt remplace les prés au-dessus de la ferme où je gardais les vaches.

De nouveaux habitants sont venus s’installer sur le plateau. J’ai pu constater les dégâts irréversibles occasionnés sur le bâti de nos anciens par ces nouveaux habitants trop entreprenants ou mal conseillés.

Je me demande ce qui pousse ces néo-rénovateurs à vouloir transformer nos belles bâtisses souvent bicentenaires en copie de chalets de montagne ?

Pour comprendre la mentalité d’une région, il faut connaître son histoire. Aussi je vais partager avec vous des nouvelles brèves des Vosges où je suis né.

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